En général, je suis un grand fan de jeu de stratégie (à peu près tous les jeux que je vous ai présentés jusqu’à maintenant). Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’un jeu d’enchères. Art Moderne existe depuis très longtemps en version anglaise, sortie en 1992, mais qui a un petit peu tardé à être traduit. Cette version est vraiment très bien réalisée, les illustrations sont vraiment magnifiques, surtout les paravents.
Passons aux choses sérieuses : le jeu en lui même.
– le but du jeu : être le plus riche à la fin des quatre tours de jeu.
– Présentation du jeu :
Le jeu se compose d’un plateau central qui va permettre de visualiser plusieurs informations très importantes : le prix des tableaux, le nombre de tableaux de chaque artiste, ainsi que le nombre de tours restants. Le plateau est très clair et permet très facilement de se repérer. Cinq nouveaux artistes sont présents pour cette version française : Nex (12 tableaux), Bahut (13 tableaux), Darmoir (14 tableaux), Sadland (15 tableaux) et Koriko (16 tableaux). Au début du jeu, chaque joueur reçoit un certain nombre de tableaux (en fonction du nombre de joueurs) et va devoir en mettre au moins 1 en vente chaque fois que ce sera à lui de jouer. Chaque tableau a un système de vente particulier, qui est inscrit dans les quatre coins de la carte :
– Enchère libre : comme son nom l’indique, chaque joueur peut proposer le prix qu’il veut quand il veut. Bien sûr, le vendeur jouera le rôle de commissaire priseur afin que les enchères se déroulent correctement. Le joueur qui a mis en vente le tableau peut aussi se porter acquéreur.
– Enchère en 1 seul tour : en commençant par le joueur à gauche du vendeur, chaque personne fait une offre (supérieure à celle donnée précédemment) et une seule, ou passe son tour. Le vendeur est le dernier à parler et peut ainsi racheter son tableau s’il le désire.
– Enchère cachée : Chaque joueur met dans sa main une somme pour le tableau mis aux enchères. L’enchère la plus importante gagne le tableau et en cas d’égalité, c’est le joueur le plus proche du vendeur dans le sens de jeu qui gagne ou le vendeur lui-même.
– Enchère fixe : le vendeur fixe le prix du tableau, et le premier joueur dans le sens de jeu qui souhaite l’acheter peut le faire. Mais attention, si le prix fixé par le vendeur est trop haut et que personne ne veut l’acheter, le vendeur est obligé de l’acquérir.
– Enchère double : ce n’est pas un nouveau type d’enchères, mais cela permet de vendre 2 tableaux du même artiste en même temps, avec le système d’enchères inscrit sur le second tableau mis en vente. Cependant, si l’on ne possède pas de second tableau du même artiste, c’est le joueur suivant qui peut ajouter le tableau manquant s’il le souhaite et c’est lui qui procède à la vente et encaisse les bénéfices. Cependant, si aucun joueur ne peut ou ne veut ajouter un tableau, le vendeur récupère gratuitement le sien.
Voilà, maintenant, vous connaissez toutes les enchères possibles.
Mais comment se déroule une manche ?
Chaque joueur va mettre en vente un ou deux tableaux à son tour de jeu, c est obligatoire. Une fois la vente réalisée, le joueur récupère les sous des enchères et c’est au joueur à sa gauche de jouer, et ainsi de suite. Si c’est le vendeur qui achète son propre tableau, l’argent va à la banque. La manche prend fin lorsqu’un cinquième tableau du même artiste est mis en jeu. Ce tableau est défaussé. On regarde alors quels sont les tableaux les plus vendus, donc les plus présents devant les joueurs. L’artiste qui est le plus représenté voit sa cote augmenter de 30 millions, le second de 20 millions et le troisième de 10 millions. Les autres artistes présents n’augmentent pas leur cote. Enfin, on paie à chaque joueur la valeur des tableaux qui sont présents devant lui par rapport à la nouvelle cote de chaque artiste.
Si l’on a une égalité entre le nombre de tableaux présents pour 2 ou 3 artistes, c’est l’artiste qui a fait le moins de tableaux (par exemple : Nex a fait 12 tableaux alors que Koriko en a fait 16, donc Nex gagne les égalités devant Koriko.)
Pour les manches suivantes, on procède de la même manière en fonction des nouvelles ventes. Seuls les artistes cotés à ce tour rapportent de l’argent. Leur valeur est la somme de toutes les cotes qu’ils ont accumulées.
A la fin de la 4ème manche, chaque joueur compte l’argent qu’il a derrière son paravent et le plus riche gagne. On ne sait jamais qui est en tête car il est difficile de suivre ce que les joueurs dépensent lors de la manche. En effet, même s’il gagne 200 millions à la fin, mais qu’il a dépensé 210 millions, ce n’est pas un bon tour car il n’a pas fait de profit.
Ce jeu est vraiment agréable. Très interactif, et génial si on rajoute une couche bonimenteur (du genre, , « Et maintenant, le futur Picasso, j’ai nommé NEX. Vraiment le NEX plus ultra, et je suis sûr qu’il va y avoir plein de nouveaux tableaux sur le marché…. »).
La qualité du matériel est pour beaucoup dans le plaisir pris à ce jeu.
J’ai découvert modern art récemment, dans sa première version. J’aime bien ce jeu et notamment la manière dont la cote des artistes peut évoluer. Comme Garion, la couche bonimenteur a été pour beaucoup dans l’ambiance autour de la table. Je regrettais seulement le graphisme daté.
Les photos de la réédition sont alléchantes (et on devine même où elles ont été prises !).